Comment vous
êtes-vous rencontrés et avez-vous décidé de créer un groupe ensemble ?
Zac Carper: Je travaillais /créchais dans un studio d’enregistrement à
Los Angeles. Elvis venait d’y décrocher un stage et traînait tout le temps au
studio. On s’est mis à bavarder et on a réalisé qu’on aimait le même style de
musique. Puis un jour, le studio n’était pas réservé alors on a décidé de se
faire un bœuf. Je me souviens qu’on avait tous les deux une énorme gueule de
bois de la veille, alors on a taxé un peu de thunes pour s’acheter de l’alcool
à l’épicerie du coin. On a fini par jammer pendant 3-4 heures d’affilée. Après
ça, on s’est dit qu’il fallait qu’on monte un groupe. Max, le frère d’Elvis
est un batteur incroyable et j’ai rencontré le meilleur bassiste au monde,
Brandon. On s’est tous réunis et on a commencé à enregistrer dans le studio
quand personne ne faisait attention.
Pourquoi avoir choisi
FIDLAR comme nom?
Zac : FIDLAR était une expression avant d’être un groupe. On
disait toujours FIDLAR avant de faire une connerie. Les skateurs avec lesquels
je vivais à Los Angeles (comme Elijah Berle, Adrian Adrid, David Bowens)
disaient ça avant de tenter un trick extrême. Puis un soir, on a tous décidé de
se donner des stick-n-poke tattoos (tatouages à faire soi-même, ndlr) et FIDLAR est le premier qu’on se
soit tous offert. Alors quand il a fallu donner un nom à notre groupe, FIDLAR
c’était parfait. Ca évoque notre mode de vie et la façon dont on s’est
rencontré.
Vous êtes très
présents sur Internet et particulièrement sur Youtube. C’est important pour
vous ?
Zac : Très important. C’est de cette façon que j’ai découvert de
nouveaux groupes qui montaient. J’ai grandi dans une petite ville à Hawaï et le
seul moyen pour moi d’écouter de la musique c’était d’aller sur des blogs comme
Buddyhead ou Pitchfork. Internet est un moyen de nous présenter. Je considère
ça aussi comme un disque dur géant. Tu peux y télécharger tes chansons sur
Youtube et elles ne seront pas supprimées. Contrairement à sur un disque dur
qui risque de te lâcher dès qu’il en aura envie.
Vos clips sont très
originaux. Qui les réalise? A part la musique, est-ce que c’est une de vos
passions de tourner des vidéos?
Zac : Les vidéos qui ressemblent à de vrais clips musicaux sont
faites par mon beau-frère Ryan Baxley. En fait, il est l’un des membres
originaux du groupe mais sa passion c’est la vidéo. Et c’est un putain de
tueur. La personne la plus créative que je connaisse. Toutes les autres vidéos
(les montages d’extraits piqués sur Youtube ou celles en style karaoké) sont
faites par moi, dans ma chambre, avec beaucoup de weed. Je me souviens avoir vu
des gamins en soirée qui faisaient les DJ avec leurs iPhones en passant des
chansons sur Youtube. Alors j’ai commencé à télécharger nos chansons sur
Youtube mais en voulant y intégrer un visuel. C’est comme ça que l’idée de
prendre les vidéos d’autres personnes et de les mélanger pour nos chansons
m’est venue. C’est notre forme de graffiti numérique.
Quelles sont vos
influences en musique et en cinéma? Est-ce que vous partagez les mêmes ?
Zac : On partage tous plus ou moins les mêmes influences en
musique. Elvis et Max ont des références punk très anciennes. En ce qui
concerne le ciné, on aime tous le même genre de films. Notre préféré est Le
Fleuve de la Mort. KEAAAAANNNUUUUUU!
J’ai vu dans une
interview filmée il y a un an que vous viviez tous ensemble dans la même
maison. Est-ce que c’est toujours le cas ?
Zac : Elvis et Max vivent à West LA et Brandon et moi à Highland
Park donc à présent on est divisé en deux endroits. Mais chez Brandon et moi
c’est devenu le principal quartier général. C’est là qu’est notre studio et
qu’on fabrique nos produits dérivés.
C’est quoi une
journée typique dans la vie de FIDLAR?
Zac : Réveil > Café > Bong > Surfline.com (pour checker
les vagues) > Bière sous la douche > Monter en voiture > Réparer la
voiture parce qu’elle ne démarre pas > Rester coincé dans les embouteillages
> Surf > Bong > Sieste sur la plage > Embouteillages sur le chemin
du retour > Appeler Dave pour aller faire du skate > Y aller seul parce
que Dave ne décroche pas > Skate > Tomber et se faire mal > Se diriger
vers la maison > Embouteillages > Bong > Aller à Purgatory Pizza dans
le centre de LA pour prendre une pizza gratuite > Rentrer > Bong avec les
colocs parce qu’à cette heure-ci ils sont rentrés du taf > Aller au bar >
Boire > Engueuler le barman > Se faire virer > Conduire bourré >
Boire encore plus à la maison > Faire un feu de joie sur le toit >
Enregistrer une chanson > Psychoter sur la chanson > Effacer la chanson
parce qu’elle n’est pas assez bonne > Enregistrer une autre chanson >
Regretter d’avoir effacé la première > Pleurer > Enregistrer > Bong
> Voler de l’alcool aux colocs et laisser un mot disant « désolé »> Boire
> S’évanouir…
Est-ce qu’enregistrer un album a modifié votre façon de jouer ou de composer?
Zac : Nah. On a enregistré l’album nous-même donc c’est sorti tel quel.
Vous devenez de plus
en plus connus, comment est-ce qu’on passe de concerts chez des potes en soirée
à une tournée à l’étranger ?
Zac : Je n’en ai pas la moindre putain d’idée. Tout ce que je sais
c’est qu’on a fait tout ce qu’on voulait sans arrière-pensée, on l’a juste
fait. « Don’t try » (titre de leur EP choisi en référence à
l’épitaphe de Bukowski, ndlr).
Est-ce que le public
français vous a bien accueilli lors de votre date parisienne à l’Espace B début
décembre ?
Zac : Mecs ! Vous avez été incroyables putain !!!!!!!!!!! Tout le
monde n’arrêtait pas de nous dire que les Français seraient hautains et qu’ils
seraient juste là à nous regarder jouer les bras croisés, mais dès qu’on a
commencé ils sont devenus fous. Les murs transpiraient littéralement et le
plafond s’est effondré. C’était l’un des meilleurs concerts qu’on ait jamais
fait.
La Playlist de FIDLAR
Propos recueillis par Kirana Chesnel // Photo: DR
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