Vous venez tous d’environnements différents: Sophie, de la pop, Craig du trip hop... Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Thierry : On s’est rencontrés en travaillant sur un
album qui n’a jamais vu le jour pour une artiste qui n’est pas sortie. Craig et moi on composait tous les deux sur ce projet. Peu après, on a décidé de former
un groupe. Je travaillais aussi avec Sophie qui a rejoint le groupe très vite
et Craig connaissait Damien, c’est un ami de longue date avec qui il avait aussi travaillé.
Au départ, on bossait sur une chanson qui s’appelait Mineral, et on a décrété que c’était un très bon nom de groupe.
Au départ, on bossait sur une chanson qui s’appelait Mineral, et on a décrété que c’était un très bon nom de groupe.
Il signifie quoi pour vous ce nom, Mineral ?
Craig : Ça nous évoque quelque chose de naturel. C’est
le premier morceau de Thierry que j’ai entendu. Je trouvais qu’il y avait aussi
une sorte de connexion sentimentale. Mais quand on a réalisé qu’il y avait un autre
groupe qui s’appelait déjà Mineral, c’était un peu pénible.
Comment vous avez intégré vos différentes influences dans ce groupe ?
Craig : D’abord Thierry a commencé à composer. Puis Sophie est arrivée après, ça fonctionnait bien. Ensuite, Damien a mixé tout ça.
Thierry : On n'avait pas envie de se censurer au départ, donc on a essayé de produire le plus de titres possible. On s’est concentrés sur le fait de jouer ensemble, sur le plaisir que ça nous procurait. A la fin on avait 16 ou 17 morceaux! A la suite
de ça, on a essayé de faire une sélection pour réaliser quelque chose de cohérent. Ensuite, par-dessus, il y a eu tout le travail
de production, pour créer un son particulier.
Comment faites vous pour créer ce son un peu pur et naturel dont vous parlez?
Thierry : Ca s’est fait surtout au niveau des prises de
son c’est un peu technique. On a voulu faire des prises de son assez
rapprochées.
Damien : Thierry voulait qu'il n'y ait pas trop de longue réverbe, même pas de réverbe du tout. Donc au mixage, on est resté
naturels dans les sons.
Thierry : On ne voulait pas que ce soit surproduit, on
voulait faire quelque chose d’assez minimaliste. Qu'il reste quelques
éléments, vraiment le principal.
Dans l'écriture des paroles, qu'est-ce qui prédomine?
Craig : Juste ne pas écrire de la merde.
Thierry : Le sexe, l'argent, la haine, l’ amour. C’est pas forcment ce qu’on a a dire qui est
intéressant, mais la façon dont on le dit. On ne cherche pas à faire quelque chose
de poétique. Ça peut être ennuyeux en chanson et devenir vite de la prétention littéraire. On cherche quelque chose qui à la base n’est pas poétique mais qui peut
le devenir. Car le but, c'est effectivement de faire un
peu rêver. Mais on n'est pas dans l’image, l’oxymore, ou la métaphore. Surtout pas.
"La musique d'Archive était sombre et intense. J'avais envie d'autre chose, d'un son plus moderne"
Pourquoi avoir nommé l’album Plastik Ekphrastic ?
Craig : J’adore le mot ekphrastic. C’est une forme de
poésie qui fait référence aux autres formes d'art. On voulait l'utiliser quelque part et on
a écrit un morceau que l'on a appelé comme ça. Je me suis dit que ca collait bien
à l’album. Et c'est un nom qui n’avait jamais été
utilisé pour un autre album.
Craig tu as bifurqué du trip hop à Mineral, comment s’est fait ce changement ?
Craig : J’avais fait ce que j’avais à faire avec
Archive. C’était une musique assez sombre, très intense, qui demande beaucoup de temps à être composée.
Je voulais faire quelque chose de plus moderne. Avec Archive, c’était
facile de désigner nos références : Pink Floyd, la musique des années 60... Avec Mineral, c’est
plus compliqué à définir. J'étais vraiment à la recherche d’un son particulier
et Thierry partageait avec moi cette envie. Il y a beaucoup d’influences et de dynamiques différentes dans le groupe. J'apprécie aussi le fait qu'il ait deux voix en lead, une masculine et une féminine.
Mineral t’apporte plus de naïveté ?
Craig: Ça me donne surtout plus de possibilités. Si ton groupe se définit par un son particulier, tu finis par ne plus regarder ailleurs et t'enfermer dans un style. J'étais devenu frustré par cette mécanique. Ca ne correspondait plus à
mes critères et je ne voulais pas m’habituer
et m’enfermer dans une routine. Je préfère écouter la musique de Pink Floyd plutôt que d’essayer de l’imiter ! Ce que je fais aujourd'hui est plus créatif. J’adore la pop tout comme Thierry, Sophie et Damien. Il n’y a pas de honte à faire de la pop.La musique
devrait être fun aussi, ça n’a pas besoin d’être toujours aussi intense.
La playlist de Mineral
Propos recueillis par Aurélie Tournois // Photographe: Emmanuel Gond
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