La
température est idéale en cette soirée hivernale pour se plonger dans l’univers suédois
de First Aid Kit et d’Idiot Wind, venues jouer au Trabendo.
C’est devant une fosse bourrée à craquer que débarque sur
scène une jeune femme à la chemise au col boutonné jusqu’au cou et aux cheveux ébouriffés.
Celle qui se fait appeler Idiot Wind
à la scène s’installe seule au piano, les yeux plongés dans ceux du public. Derrière
ce nom emprunté à un morceau de Bob Dylan se cache Amanda Bergman, la compagne
de Kristian Mattsson, plus connu sous le nom de The Tallest Man On Earth. La
nature sauvage des paysages nordiques est d’ailleurs un thème commun à leurs
compositions ; et la chanteuse annonce bientôt un morceau évoquant le
manque de lumière dans le ciel suédois. Son assurance mêlée d’une évidente
humilité surprend. Par intermittence, son large chapeau vient cacher son regard
rivé sur les touches de son piano. Elle ne quittera son instrument fétiche que
le temps de deux morceaux à la guitare et tournera les talons après un set
plutôt court, non sans avoir remercié le public pour son calme et son attention.
Quelques minutes plus tard, les sœurs Johanna et Klara
Söderberg entonnent les premières notes d’ In
The Morning, sous les yeux admiratifs d’un public de connaisseurs. Leurs
voix se mêlent pour ne former qu’un seul chant aiguisé aux tonalités
profondément poétiques. On atteint ainsi un état proche de l’extase sur des
morceaux tels que Hard Believer ou Emmylou. Wolf nous plonge en pleine nature et l’on se laisse porter au gré
de la puissance de ce chœur formé par
deux sœurs qu’on adorerait avoir comme amies. Les Suédoises de First Aid Kit affichent en effet une
grande complicité. Vêtues d’une longue robe au style hippie et d’un bandeau
serré sur leur longue chevelure, elles invitent à plusieurs reprises ceux qui
connaissent les paroles à les accompagner. On sent la passion de la musique qui
les anime nous serrer le cœur, notamment sur The Lion’s Roar, qui vient clore le set avant le rappel. Celui-ci débute
avec une surprise : la reprise d’America,
de Paul Simon, « the best songwriter »
selon elles. C’est avec King Of The World, chanté avec Idiot
Wind, venue les rejoindre sur scène, que les sœurs termineront leur concert.
Texte: Aurélie Tournois // Photos : Jacques de Rougé
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire