Où est passé le Muse des passions libératrices et des envolées lyriques
maîtrisées à la perfection?
Dès les premières notes, Supremacy annonce le pire. Malgré un son grandiose et toujours
aussi épique, les torsions vocales de Matthew Bellamy tapent déjà sur les
nerfs. Pourquoi ne se contente t-il pas d’user de sa voix complètement
hallucinante, plutôt que d’essayer de lui donner des intonations dramatiques inutiles
et dérangeantes ?
Madness aurait quant à elle tout à
gagner à laisser tomber ses faux cœurs aux voix modulées pour se concentrer sur
une batterie au tempo parfaitement mesuré. On retrouve un peu du grandiloquent
burlesque de Scissors Sisters dans Panic
Station. Malheureusement, l’album verse un peu trop dans le gros spectacle,
se transformant bien vite en parodie d’un mauvais Queen. Follow me, au début si prometteur, se fait rattraper par un dubstep totalement dissonant qui, à coup
sûr, ne pourra ravir les amateurs du genre et fera se hérisser le poil de la
fan base de Muse. Bientôt, Animals et Save
Me dessinent doucement les contours
du Muse que l’on regrette, avant de se faire happer par une conclusion puante de mégalomanie avec Unsustainable et Isolated System.
A trop vouloir coller à son image futuriste
post-apocalyptique, Muse s’est ostracisé tout seul dans sa galaxie-machine à
fric. Finalement, The 2nd Law se révèle être une dégustation avortée,
qui agresse sans provoquer le moindre plaisir.
Muse, The 2nd Law, Warner
... et malmenez vos orteils !
Ce soir, nombreux sont ceux qui pleureront, désespérés de ne pas assister au concert de Muse à l'Olympia. Mais pour les chanceux qui ont leur billet, on vous souhaite une playlist plus 2000 que 2010.
Mercredi, Skip The Use renversera l'Olympia, accompagné par les Français à la pop enjôleuse de The Popopopops en première partie.
Jeudi, Bat For Lashes dévoilera son nouvel album The Haunted Man en avant-première à La Flèche d'Or, avant sa date du 25 novembre au Trianon.
Excellente semaine musicale à tous !
Aurélie Tournois
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