On a discuté avec Laura-Mary Carter, guitariste et chanteuse de Blood Red Shoes, dans les coulisses de Rock en seine où le duo de Brighton a ouvert la deuxième journée sur la grande scène, cinq mois après la sortie de son quatrième album.
Vous avez publié votre quatrième album éponyme en mars. Pourquoi avez-vous choisi de l’appeler Blood Red Shoes ? Est-ce que c’est une façon d’assumer une plus grande confiance en vous et de vous affirmer ?
Laura-Mary Carter: C’est vraiment parce qu’on a fait l’album nous-mêmes. On est allés à Berlin, il n’y avait personne avec nous, on était juste tous les deux, Steve et moi. On était maître de l'enregistrement, on décidait de nous mêmes si c’était trop lent, trop rapide. On avait envie que cette fois, ce soit juste nous. Que chaque erreur ou chaque truc mauvais soit de notre faute. Donc ça nous a semblé une évidence de l’appeler comme ça.
Pourquoi avez-vous choisi d’auto-produire votre album ?
L.-M. C.: C’était très naturel. On avait fait un EP à Dallas avec notre vieil ami John Congleton. On y était pour quelques jours, on voulait vraiment qu’il fasse notre album. Il nous a dit : "Ok, je le mixerai, mais vous devriez le faire vous-mêmes". Et c'est ce qu'on a fait. Il est notre inspiration, c’est lui qui nous a donné l’idée. Il nous a donné confiance en nous. Au final ce n’est pas lui qui a mixé l’album car il était occupé à ce moment là avec Anna Calvi, mais il nous a recommandé quelqu’un. Donc on ne l’a pas mixé, c’est la seule chose que l’on n’ait pas faite. Après 10 ans d'existence, on s'est dit que ce serait une belle expérience et qu’on apprendrait des choses.
Quels sont les thèmes principaux de votre album ?
L.-M. C.:On ne s’assoit jamais en se disant : allez, maintenant sur ce morceau on va parler de ça. On est assez spontanés. C'est assez inconscient, on n’aime pas trop réfléchir aux choses, du coup on préfère jammer et voir ce qui arrivera. Ensuite, on décide. Il n’y a jamais vraiment de thème, juste des sentiments. Ce qu'on préfère, c'est jouer sur scène. Tout ce qu'on désire, c'est réaliser un album dont on pourra faire un bon live et l’apprécier.
"A la base, on avait pensé enregistrer notre album à Paris"
Vous avez enregistré Wretch avec un membre de Drenge, Eoin Loveless. Comment s’est faite cette collaboration ?
L.-M. C.: On l'a faite avec deux gars. Il y a d'abord Ian Clement, qui est Gand, en Belgique. Il fait partie d’un groupe qui s’appelle Wallace Vanborn. Il est venu au studio, on a jammé et il a essayé une mélodie en lead guitare dessus. On l’a enregistrée et c’était cool. En ce qui concerne les voix, ça ne fonctionnait pas. Mais on a tout de même terminé l'enregistrement et puis on est retournés à Brighton puis à Londres. J’ai dit à Steve que j’aimais beaucoup la voix d' Eoin Loveless et son groupe, et il est venu à Berlin l'enregistrer avec nous. D'ailleurs, ce morceau parle de Berlin. Lui pensait qu'elle parlait d'une gueule de bois! Drenge a joué le même jour que nous à Reading/Leeds et on voulait trop la jouer en live avec eux, mais on passait à la même heure, on était vraiment dégoûtés. Mais on l'a quand même jouée ensemble à Londres.
Pourquoi êtes-vous allés à Berlin pour l’enregistrer ?
L.-M. C.: On ne voulait pas le faire à Brighton car on avait déjà enregistré tous nos albums en Angleterre. On s'est dit: et si on partait écrire et enregistrer ailleurs? On avait juste envie de quelque chose de différent. On cherchait un endroit qui nous plairait et où on aurait les moyens d'enregistrer. Au début, on s'est renseignés pour un studio à Paris, mais c’était trop cher.
Vous avez caché dix QR codes dans plusieurs villes et attendu qu'ils aient été découverts avant de mettre votre morceau the Perfect Mess en ligne. D'où vous est venue cette idée?
L.-M. C.: C’était une idée de Steve, c'était marrant! Nine Inch Nails avaient fait une opération du même style. A chaque fois qu’on fait un album, c’est la même chose. On trouvait ça sympa que des fans du monde entier puissent participer au processus. C'était une manière originale et cool d'innover!
Propos recueillis et photos par Aurélie Tournois
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