Bruxellois d’origine congolaise, Tanguy Haesevoets, alias
Témé Tan, a principalement puisé dans ses souvenirs d’enfance et son dernier
voyage (le premier depuis dix ans) sur sa terre natale pour composer ses
chansons, friandises afro-pop, qui vous restent dans la tête pour longtemps. Seul
sur scène au milieu de ses looper, guitare et autres percussions, le jeune
homme nous raconte en musique les herbes hautes au fond du jardin interdit où
il allait jouer avec ses frères (Matiti) et les chutes d’eau au
bord desquelles ses parents se promenaient en amoureux. Soudain, son air
devient plus grave et, très pudiquement, il présente son nouveau single
Améthis, que l’on a déjà pu entendre sur radio Nova, comme
« une chanson sur [sa] maman ». Lorsque l’on comprend que celle-ci
est décédée il y a quelques mois, la ritournelle enfantine composée en
son honneur n’en devient que plus touchante. Le public est emballé par la
fraîcheur de Témé Tan. Une parfaite introduction en somme pour les rythmiques
endiablées de Fool’s Gold.
Le quintet de Los Angeles, que l’on n’avait pas vu en France
depuis deux ans, craignait que le public français ne l’ait oublié. Il est vite
rassuré face au chaleureux accueil qu’il reçoit dès son entrée en scène. Pour
nous mettre en jambes, les festivités commencent avec Night Dancing,
morceau instrumental d’inspiration éthiopienne, issu du premier album éponyme
de Fool’s Gold. Tout juste remis de cette introduction échevelée, le groupe
enchaîne avec la géniale Nadine, déjà culte pour son saxo et son
texte anglo-hébreu. Avec The Dive, qui figure sur le deuxième
album du groupe, la voix chaude de Luke Top continue à faire sensation. Place à
présent aux nouveautés. « C’est la première fois que nous jouons ces
morceaux de ce côté de la planète. Vous êtes notre public test ce
soir » déclare Luke Top, avant d’entamer avec ses compères leur
incroyable nouveau single I’m in Love. Percussions caribéennes,
ligne de basse groovy à souhait et voix enjôleuse, la chanson nous rend
instantanément heureux. Mais, légèrement irrité de voir encore quelques
personnes assises au fond de la salle, le chanteur les exhorte à se
lever : « Je pense que vous connaissez la suivante en plus! ». A peine les premiers accords de Surprise Hotel joués par les
doigts magiques de Lewis Pesacov, cris de joie et déhanchés se déclenchent. La
chanson a déjà charmé tant de monde que chacun y associe ses propres souvenirs
de fête et l’émotion en devient palpable. A partir de là le groupe ne jouera
plus que de nouvelles chansons, offertes en avant-première à nos oreilles
émerveillées. Il est rageant de réaliser qu’il nous faudra attendre l’année
prochaine pour pouvoir réentendre les titres, tous plus créatifs et brillants
les uns que les autres, de Flying Lessons. En guise de rappel,
une toute nouvelle chanson, presque improvisée, se transforme en moment de
grâce quand le public, instinctivement, frappe dans ses mains en cadence.
Bientôt on ne verra que des sourires sur les visages des musiciens et de leurs
admirateurs, fidèles.
Night
Dancing
Nadine
The Dive
I’m in Love
Devotion
Surprise
Hotel
Flying
Lessons
Another Sun
…
Rédactrice: Kirana Chesnel // Photographe: Jacques de Rougé
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