Sous les orages de Franche-Comté, les Eurockéennes de Belfort ont déroulé leur 26e édition ce weekend. Pas refroidis par la boue, les festivaliers ont pu danser, pogoter ou s’ambiancer devant les artistes au rendez-vous. Enfin, presque tous.
Puisque rendre les copies à l’école dans un ordre décroissant est un acte de torture que les profs aiment manier, commençons par les mauvais élèves. Attention, cette édition des Eurocks était une classe de surdoués, même si, chez les artistes géniaux, il y en a qui attendent au fond de la classe que le temps passe. Pas de chance, cette année, ce sont les têtes d’affiche qui n’ont livré que le strict minimum. Au premier rang des accusés, les Black Keys. Peut-être que la tournée de Turn Blue est trop longue, ou que la galette n’est pas taillée pour les concerts, mais le public ne s’est enflammé que sur les titres d’El Camino. Dan Auerbach ne s’est, lui jamais enflammé. Les Black Keys font quand même mieux que Robert Plant qui n’a séduit qu’un public d’initié ou de fidèles de Led Zepplin. C’est encore une fois sur les reprises de son ancien groupe que la légende a obtenu ses plus chaudes acclamations. Pour une fois, il faut bien, aussi, citer Franz Ferdinand dans le camp des passables. La musicalité était là, l’envie dans le public aussi, mais l’émotion n’est pas passée. Dommage, la pluie c’est quand même un temps d’Écossais.
Le reste de la classe est composée de deux catégories, les excellents élèves, et ceux, non moins bon, qui souffrent de la comparaison avec les meilleurs. Sur un festival ça donne des bons moments, où l’ont prend du plaisir immédiat, mais qui n’arrivent pas à sortir de nos mémoires d’autres artistes qui nous ont subjugués. Ainsi le vendredi, Metronomy a balancé sa pop velours, les Casseurs Flowters leur flow plein d’humour, Stromae a une nouvelle fois prouvé qu’il est un entertainer né et Odezenne a été une belle découverte. Mais personne n’est arrivé à faire pâlir l’aura de Bertrand Cantat et de Detroit. L’ancien leader de Noir Désir est toujours une bête de scène, capable de laisser sa place aux intermittents et leurs revendications, tout comme balancer un bon vieux Tostaky à la sauce Detroit. Le tout soutenu par les titres du groupe, travaillés pour la scène. Pas de doute, il sait y faire.
Tout comme M.I.A le samedi. Malgré la rude concurrence des classieux Parov Stelar, des enragés Shaka Ponk, ou de l’ambianceur Skrillex (qui a quand même osé passer de Mickael Jackson au Roi Lion en un tour de platine), c’est la belle Anglaise qui a scotché nos mémoires. La plus sexy des rappeuses gangsta a envoyé un concert voguant entre la pop, la musique world et le hip-hop au fil des titres. Se permettant de faire monter des festivaliers sur scène, elle est surtout dotée d’une immense présence scénique.
Le dimanche, Volbeat, Foster the people, Patrice et même Fauve n’ont pas atteint les envolées rock de Biffy Clyro. Sous un orage de pluie, les festivaliers se sont pris des trombes de décibels tout droit venues des guitares du trio écossais. C’est rock, c’est puissant et c’est mélodieux. Le public en a redemandé, il a été servi. À l’image de ces Eurockéennes, malgré des têtes d’affiche qui n’ont pas été à la hauteur de ce que leurs camarades ont envoyé.
Rédacteur : Yann Butillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire