Attention talent brutal ! On
vous aura prévenus : les deux frangins de Sheffield, Eoin et Rory
Loveless, ne font pas de quartier. C’est bien simple, nos tympans ont été
pulvérisés dès la première note. Passé le choc des premiers instants, l’écoute
du grunge de Drenge a joyeusement fait revivre en nous l’ado morveux et
teigneux, poings serrés et prêt à en découdre dans le plus furieux des pogos.
Les groupies en furie ont donné du fil à retordre aux rockeurs chevronnés, maintes
fois bousculés par leur enthousiasme déchaîné. Direct et sans artifice aucun,
le son de Drenge fait l’effet d’une décharge électrique vivifiante. Cette
puissance leur a été inspirée par un autre duo immense, les White Stripes. On
retrouve également chez les frangins la lourdeur du son des Queens of the Stone
Age et quelques bribes d’accents de leurs compatriotes Arctic Monkeys. Liés par
un cordon invisible, les deux frères se cherchent du regard et s’échangent des
sourires complices. L’aîné Eoin, à la guitare et au chant, yeux révulsés sous
sa mèche blonde, subit régulièrement les assauts de son cadet Rory, à la
batterie, qui, dès sa bouteille d’eau engloutie cul-sec, la lui balance au
visage. Les jeunes frères, qui ont tout juste 21 et 23 ans, ont de la
testostérone à revendre. D’ailleurs drenge signifie garçon en danois (un
souvenir d’échange scolaire). Leur musique est corrosive. Tantôt festive,
tantôt torturée mais toujours juste voire même poignante. Nous sortons de ce
concert comme passés dans le tambour du lave-linge en mode essorage. Mais on ne
peut que vous conseiller de voir Drenge en live tout casser sur son passage.
Espérons que la maman de ces deux-là a bien pris soin d’isoler leur
garage !
Rédactrice: Kirana Chesnel // Photographe: Elise Schipman
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