Dancing Feet: Interview // We Are Scientists

Lundi 31 mars, quelques heures avant leur concert explosif à la Maroquinerie, nous rencontrions les membres fondateurs de We Are Scientists, Keith Murray et Chris Cain, respectivement chanteur-guitariste et bassiste de ce groupe que nous suivons depuis la sortie de l’incroyable With Love And Squalor en 2005. Bien que véritables superstars au Royaume-Uni, le succès des New-yorkais demeure confidentiel dans l’hexagone. Une injustice que le duo le plus sympa de l’indie rock compte bien réparer avec leur nouvel opus TV en Français, sorti il y a tout juste un mois.

Ma première question, bien-sûr, est la suivante : pourquoi avoir nommé votre nouvel album TV en Français ?

Keith Murray : Pour que la France nous aime plus !

Ah oui ? Rien que pour ça ?

Chris Cain : Oui ! On n’a jamais pu jouer en France autant qu’on le souhaiterait et on en a marre de la jouer fair-play, de suivre les règles du jeu !
Keith Murray : On est ami avec le groupe Au Revoir Simone qui est aussi de New York et il joue en France TOUT – LE –TEMPS !
Chris Cain : A travers tout le pays ! Et la seule différence entre elles et nous est que le nom de leur groupe est en français alors que le nôtre est en anglais. On pense que ça nous aidera d’avoir un titre d’album en français. En plus les gens aiment la TV, c’est vraiment le média d’aujourd’hui… Même si Internet a dû la supplanter maintenant …
Keith Murray : Merde !
Chris Cain : Ouais eh bien la prochaine fois on fera un EP qui s’appellera « L’Internet en français » ! (Rires)

Vous avez un attachement particulier pour la France ?

K. M. : On adore la France ! Si on pouvait ne faire des tournées qu’en France et en Espagne on serait heureux…
C. C. : On est francophiles, je dirais même qu’on est des sensualistes !
K. M. : Oui c’est ça, nous sommes des hommes passionnés !

Quel est votre meilleur souvenir de tournée ?

K .M. : La France forcément. La dernière fois qu’on est venu c’était formidable.
C.C. : On a un très bon souvenir de notre dernier passage à La Maroquinerie justement, il y a quelques années.
K.M. : Oui, au milieu du concert, des femmes ont sauté sur la scène pour nous embrasser ! C’était le signe que c’était un bon show !
C.C. : On a joué avec les Pixies dans le sud de la France, c’était un bon show aussi! On a eu l’occasion de faire quelques tournées en province : à Clermont-Ferrand, à Lyon, à Rennes et en Normandie… On avait de l’excellent fromage tous les jours dans le bus c’était fantastique !

Avez-vous préparé quelque chose de spécial pour ce soir ?

C.C : Je crois que l’une des caractéristiques de We Are Scientists est que tous nos concerts sont différents. On s’intéresse beaucoup au public, on essaye de l’impliquer. La façon dont nos concerts se déroulent a tout à voir avec l’humeur du public, avec ce qu’il dégage. Donc ce soir sera forcément unique. Est-ce que ce sera spécial, eh bien… c’est possible, on a apporté notre kit de tournée !

Quelle est l’histoire de cet album, TV en Français ?

K.M. : On avait l’idée de se mettre dans la peau de vagabonds en Amérique du Sud… ça n’a pas tellement pris cette tournure au final mais c’est comme ça qu’on l’a conçu…
C.C. : Oui, toutes les photos de l’artwork sont basées sur l’idée qu’on serait des expatriés sans-le sou travaillant sur le marché noir en Amérique du Sud… mais il faut bien creuser pour retrouver cette inspiration dans les paroles ! Il faut avoir de l’imagination ! (Rires)

Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec votre producteur, Chris Coady (TV On The Radio, !!!, Yeah Yeah Yeahs, ndlr) ?

K.M. : C’est un ami depuis très longtemps. Il a été ingénieur du son sur nos deux précédents albums. Il produit d’habitude des albums très différents de ceux que nous faisons normalement, avec des atmosphères très fortes ... On a travaillé dans un cadre très décontracté mais cet homme est un petit génie.
C.C. : C’est un génie, oui. C’est très agréable de travailler avec lui parce qu’il sait comment t’amener l’air de rien à jouer de manière créative et qu’il n’a aucun ego ! Tout ce qui l’intéresse c’est de te faire explorer plusieurs pistes pour ensuite te conseiller. Et ce qu’il te dit tu le fais !

Si vous aviez été de vrais scientifiques, quel aurait été votre domaine de recherche ? Qu’est-ce que vous auriez aimé découvrir ou inventer ?

K.M. : L’ethnomusicologie !
C.C. : Ce n’est pas une science !
J’ai regardé un documentaire il y a peut-être un an sur un adhésif ultra puissant, c’était tellement cool ! C’est un adhésif qu’on utilise pour accrocher des pans de verre géants de trois tonnes à l’extérieur des gratte-ciels. C’est plus efficace que des boulons parce que ça ne rouille pas. Tu peux coller une bagnole sur un immeuble avec ça ! Fabriquer des choses comme ça, ça a l’air vraiment génial ! Tu tritures des produits chimiques toute la journée et tu en sors un tissu pare-balle ! C’est incroyable !
K.M. : Moi j’élèverais des scarabées.
C.C. : Mais tu les étudierais au moins ?
K.M. : Je leur arracherais les pattes. Et mon hypothèse est qu’ils continueraient à marcher.
C.C. : Combien de tests est-ce qu’il faudrait faire ?
K.M. : D’innombrables tests…
C.C.: Mais alors toi tu recevrais un salaire pour tuer des insectes ?
K.M. : Non, juste pour les rendre immobiles. Je ne veux pas qu’ils meurent, je veux juste qu’ils arrêtent de ramper vers moi. Tu n’as jamais remarqué que les insectes rampaient toujours vers toi ?
C.C. : Si. Mais dis-moi, est-ce que ce ne serait pas plus intéressant de trouver un moyen pour endormir ou hypnotiser les insectes ? Peut-être avec une onde sonore… Je propose juste des idées qui te permettraient de maintenir tes insectes immobiles sans avoir à tous les tuer.
K.M. : Mais ils ne mourront pas. Je les garderai en vie quoiqu’il arrive ! Je pourrais peut-être utiliser ton adhésif !
C.C. : Comme ça on fusionnerait nos travaux !
K.M. : Littéralement !